Le Grenelle de la mer, une stratégie pour le littoral

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Au Grenelle de l'environnement (2007) qui visait à définir de nouvelles voies de réflexion pour la gestion de l’environnement et du développement durable à l’échelle nationale, ont succédé deux lois destinées à formaliser les décisions issues de ces réflexions et surtout à contrôler leur application : la loi Grenelle I (2009) et la loi Grenelle II (2010). En parallèle, un autre Grenelle, baptisé ”Grenelle de la Mer” a complété ce dispositif en 2009. La France dispose effectivement du deuxième plus grand domaine maritime au monde (juste derrière les États-Unis) et il semblait donc assez naturel et responsable qu’elle s’interroge sur les modalités de préservation de cette richesse mais également sur les différents enjeux sociaux, économiques et environnementaux du développement durable appliqué à l’espace maritime et côtier. La publication d’un livre bleu rassemblant les engagements du grenelle de la mer a conclu la série de tables rondes qui se sont tenues entre le 10 et 15 juillet 2009.

Pourquoi un Grenelle de la Mer ?

Certes, ce Grenelle de la Mer est en partie motivé par l’importante superficie du domaine maritime français qui mesure environ 11 millions de km2 et s’étend sur les 5 continents, jusqu’aux océans Indien et Pacifique (grâce notamment aux DOM-TOM). Mais il est aussi motivé par une insatisfaction des professionnels et spécialistes de la mer au lendemain du Grenelle de l’environnement. En effet, ce dernier n’a abordé que les questions relatives à la pêche et à l’aquaculture, sans clairement définir les vrais enjeux de la politique maritime française, ni établir de vraies instances de gouvernance de ce domaine maritime exceptionnel.

Dans cette ZEE française (zone économique exclusive) se trouvent de nombreuses ressources stratégiques. Dans une optique d’exploitation des ressources maritimes durables - qu’il convient de valoriser et de préserver - il faut donc impliquer l’État français, les élus et les acteurs du monde maritime dans ce processus. Le Grenelle de la Mer, attaché à ces points, a tenté de créer une vraie politique maritime, à la hauteur des enjeux économiques de demain.

Les objectifs du Grenelle de la Mer

Les objectifs de ce Grenelle de la Mer peuvent être réunis autour de 4 grands axes stratégiques :

  • Le développement d’une économie maritime durable et la mise en place d’une croissance ”bleue” incluant des règles plus strictes et des sanctions pénales en cas de leur non-respect.
  • La recherche de sources d’énergie marines (mise en place de projets innovants et de projets de recherches destinés à la valorisation d’énergies marines durables, création d’une École Supérieure Maritime, engagements sur la régulation climatique, etc.)
  • La valorisation et la protection de la biodiversité (lutte contre la pollution marine, établissement d’une liste des espèces protégées, création d’aires marines protégées, etc.)
  • Une gouvernance rénovée et adaptée aux enjeux et à la taille du domaine maritime (réforme de l’administration territoriale, création d’un conseil national de la mer et de conseils territoriaux pour chaque façade maritime)

Ces objectifs doivent permettre à la France de relever les grands défis de demain, de conserver sa position internationale stratégique et d’assumer les responsabilités allant de pair. En clair, devenir un exemple en matière de préservation de la biodiversité et du climat, mais également trouver des solutions innovantes pour exploiter intelligemment les ressources naturelles de la mer.

Quelques grandes actions mises en place par le Grenelle de la Mer

Deux ans après les tables rondes du Grenelle de la Mer, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) a publié un premier bilan pour recenser les grandes actions menées sur le territoire français dans le cadre du Grenelle de la Mer. Voici quelques exemples empruntés aux différents axes stratégiques, et qui permettront de mieux apprécier les résultats de cette consultation nationale.

Concernant la croissance bleue et le développement d’une économie maritime responsable, une première autoroute de la mer franco-espagnole entre Nantes et Gijon a été inaugurée en 2010. Cette autoroute permet de désengorger les grands axes routiers et de réduire les émissions de gaz à effet de serre liés au transports et aux frets entre les pays européens.

Concernant la recherche et l’innovation, la création d’une École Nationale Supérieure de la Marine (ENSM) devrait permettre de sensibiliser les jeunes générations à ces questions primordiales, mais également de développer des axes de recherche pour valoriser et préserver le monde maritime français.

Pour la protection de la biodiversité et la valorisation des patrimoines naturels, citons par exemple la création du parc naturel marin de Mayotte en janvier 2010 et du sanctuaire de mammifères marins ”Agoa” dans les eaux des Antilles françaises en octobre 2010. D’autres aires marines devraient suivre et ainsi être protégées durablement dans les années à venir.

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Crédits photo : Flickr.com (Ile_Embiez)

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