Deep Green, l’innovation hydrolienne !

dans Environnement

Deep Green. Voilà un nom étonnant pour un projet de production d’électricité... sous-marine. La logique aurait voulu qu’on l’appelle Deep Blue, non ? Mais l’électricité produite provenant d’une énergie renouvelable est dite « verte », soit « Green » plutôt que « Blue »… Nous voilà retombés sur nos pieds.

Produire de l'électricité grâce aux courants marins

La production d’électricité grâce aux vagues et aux courants marins n’est pas une nouveauté en soi. Plusieurs hydroliennes ont déjà été installées. Elles fonctionnent sur le même modèle que les éoliennes dont le vent fait tourner les pales, afin de produire de l’énergie. Mais voilà…

Si les courants et les marées présentent l’immense avantage d’être réguliers et prévisibles, à longue échéance, la plupart de ces hydroliennes ne sont finalement pas rentables. Non seulement leur construction, leur installation et leur entretien coûtent très cher, mais en plus elles ne peuvent être installées que dans très peu d’endroits : entre 30 et 50 mètres de profondeur maximum.

La Deep Green turbine : le cerf-volant sous-marin

Persuadé que la récupération de l’énergie générée par les courants marins est une solution d’avenir, Magnus Landberg a analysé toutes ces contraintes. Après trois ans de recherche, il a mis au point une technologie radicalement innovante, dévoilée en 2009 : la Deep Green turbine. Le concept est simple, mais il fallait y penser : l’énergie marémotrice est capturée grâce à une turbine fixée à une voile qui évolue au gré des courants…

Cette turbine révolutionnaire se présente sous la forme d’une voile de 12 mètres de diamètre et d’une turbine d’un mètre de diamètre, le tout ancré sur les fonds marins. Elle se présente un peu comme une voile de kitesurf ou de cerf-volant. Fixée sur un fond variant de 60 à 120 mètres de profondeur, la voile fonctionne en réalisant la forme d’un « huit » perpétuel. Et comme les voiles des kitesurfeurs, l’énergie ainsi capturée est multipliée par dix. Mais comment ça marche ?

Une production d’électricité plus rentable que l’éolien

Le processus se décompose en deux étapes. Tout d’abord, quand les courants marins rencontrent l’aile, un gouvernail dirige la turbine afin de lui assurer la meilleure direction possible. C’est alors que la voile débute son « huit ». C’est ce mouvement qui lui permet de décupler la vitesse de l’eau passant dans la turbine par rapport à la vitesse réelle du courant. Ensuite, la turbine transforme cette énergie dite « cinétique » en énergie électrique.

Si l’on en croit Magnus Landberg, une Deep Green Turbine de sept tonnes pourrait produire une puissance électrique de 500 kilowattheures. Cette promesse, couplée à la simplicité de mise en œuvre du projet, en fait une piste très sérieusement envisagée pour le futur. L’électricité ainsi produite reviendrait moins chère que l’éolienne, tout en étant plus fiable et plus régulière. Tout juste créée mais forte des avantages qu’elle présente, cette technologie a déjà commencé à être financée conjointement par les gouvernements britannique et suédois.

Avec toutes ces bonnes nouvelles, peut-être pourra-t-on espérer voir prochainement ces champs de cerfs-volants sous-marins d’un nouveau genre dans nos océans ?

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Crédits photo : Pixnio.com

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