Une tortue biofluorescente découverte en Océanie

dans Faune

En juillet dernier, une équipe américaine dirigée et encadrée par le biologiste David Gruber, est partie en expédition dans les récifs coralliens des îles Salomon en Océanie. Et elle y a fait une découverte à la fois inattendue et surprenante : une tortue biofluorescente. Même si les espèces végétales ou animales biofluorescentes sont connues des biologistes depuis plusieurs années déjà, cette tortue est le tout premier spécimen de reptile biofluorescent clairement identifié par les chercheurs. Si cette découverte ouvre un large champ de recherche aux biologistes du monde entier, elle est aussi source d'inspiration et de rêve pour de nombreux plongeurs et passionnés du monde sous-marin.

Une tortue biofluorescente qu’est-ce que c’est exactement ?

Une tortue biofluorescente est une tortue qui a la capacité d’absorber et ré-émettre de la lumière. La biofluorescence doit cependant être distinguée de la bioluminescence. Dans le premier cas (animaux biofluorescents), l’animal absorbe une longueur d’ondes de lumière à haute énergie (le bleu par exemple) et l'émet ensuite une longueur d’ondes plus faible (comme le vert). Dans le second cas (animaux bioluminescents), l’effet lumineux est produit à partir de réactions chimiques ou grâce à des bactéries hôtes qui émettent de la lumière.

Ce sont donc deux procédés de fabrication de la lumière assez différents, l’un chimique et l’autre complètement naturel. En résulte un spectacle unique pour les observateurs sous-marins : dans le cas de notre tortue, cette dernière est capable de produire conjointement de la lumière verte et de la lumière rouge sous les yeux émerveillés des plongeurs. Il s'agit de fait d'une espèce jusqu'à présent totalement inconnue des chercheurs... la surprise fut à la hauteur des cris de joie et d’émerveillement que l’on entend clairement sur la vidéo que ces derniers ont rapportée de leur expédition. 

Que sait-on de la biofluorescence ?

À ce jour, quelques 180 espèces d’animaux et de végétaux biofluorescents ont été identifiés et observés par les biologistes du monde entier. On a ainsi pu établir que la fluorescence permet aux différentes espèces non seulement d’attirer leur proies mais aussi de se protéger en se cachant et de communiquer entre elles. Le spectacle qu’elles offrent n’est donc pas purement esthétique.

S’agissant de la tortue biofluorescente, il est encore un peu tôt pour donner une signification complète à cette émission de lumière mais on sait d’ores et déjà qu’elle appartient à la famille des Cheloniidae. Il s’agit d’une tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) ou tortue à écailles, et elle dispose d’une carapace sans carène. Elle vit dans les mers tropicales, à proximité des côtes et se nourrit d’éponges - participant ainsi indirectement à l’écosystème de la barrière de corail. C’est une tortue menacée et en voie d’extinction à cause de la pêche, de la pollution, du ramassage de ses oeufs et de la pêche aux écailles encore en vigueur dans le Pacifique.

Cette espèce nouvellement identifiée risque également de susciter la curiosité de pêcheurs peu scrupuleux : il convient donc de la protéger pour éviter qu’elle ne disparaisse complètement de nos océans et nous prive de ce spectacle singulier et magique.

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 Crédits photo : Flickr.com (titom-66)

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