Et si les requins avaient un sixième sens ?

dans Requins

Si le requin fascine depuis toujours et qu’il engendre parfois des peurs démesurées, c’est aussi à cause du mystère qui l’entoure. Le requin aurait un sixième sens… Un sens très développé qui lui permettrait de détecter ses proies sans même les voir. Serait-il doté d’une intuition surnaturelle ? Mythe ou réalité ?

Le sixième sens des requins : l’électro-réception

La détection des champs magnétiques

Le sens le plus étonnant des requins est leur capacité à détecter des proies, parfois cachées ou à grande distance. Si leur vue ou leur ouïe sont mises à profit, ils utilisent aussi ce que l’on appelle souvent un « sixième sens » : l’électro-réception. Il s’agit de la capacité à repérer des champs électromagnétiques émis par leurs proies.

Ce système est très efficace : il leur permet de déceler de très faibles impulsions électriques, comme celles émises par des battements de cœur ou les contractions des muscles.

Les requins utilisent évidemment ce sens pour chasser : ils peuvent ainsi trouver des proies dans le noir, ou même cachées sous le sable. Il les guide pendant la dernière phase de l’attaque. Les yeux des requins se révulsent alors pour se protéger : ils se laissent donc totalement guider par ce sixième sens. Mais comment les requins arrivent-ils à détecter les champs électromagnétiques ?

Les ampoules de Lorenzini

Au niveau de leur museau, autour de leurs yeux et en particulier autour de leur gueule, les requins possèdent des organes sensoriels très particuliers : les ampoules de Lorenzini. Nommés ainsi en raison du scientifique italien qui les a découverts en 1678, Stefano Lorenzini, ces organes sont visibles à l’œil nu : ils ressemblent à des taches noires. Il s’agit de pores qui s’ouvrent sur une cavité remplie de cellules sensorielles électriques, en forme d’ampoule.

Ce sont ces cellules qui permettent au requin de repérer la moindre variation du champ électrique alentour. Leur sommet, légèrement enfoncé dans l’épiderme, débouche sur l’extérieur par un canal amplificateur étroit, séparé du milieu marin extérieur par une gelée fortement conductrice : elle facilite la détection des signaux électriques.

Au fond de ce canal se nichent des cellules neurosensorielles électrosensibles. La distribution et la situation de ces ampoules de Lorenzini est propre à chaque espèce. Car, si on les trouve chez les requins, elles sont également présentes chez les raies.

Un véritable radar intégré

Les ampoules de Lorenzini jouent un rôle prépondérant dans la navigation du requin. Elles lui permettent de détecter les ondes magnétiques terrestres : un outil de choix pour s’orienter dans les océans. Elles font office de compas ou de boussole : les requins peuvent ainsi suivre les migrations.

Ces ampoules leur serviraient aussi à percevoir des changements de température de l'eau. La gelée présente dans le pore de chaque ampoule a des propriétés électriques semblables à un semi-conducteur. En traduisant les changements de température en signal électrique, le requin peut alors l’employer pour détecter des variations de la température.

Les autres sens du requin

Pourquoi les ampoules de Lorenzini sont-elles si importantes pour le requin ? C’est que ses cinq autres sens (les mêmes que les humains), sont inégalement développés.

L’odorat

L’odorat est de loin le sens le plus développé des requins : ils peuvent ainsi repérer leurs proies de très loin et remonter la source des molécules odorantes. Une méthode de chasse très efficace pour ce pilier de l’écosystème !

L’ouïe

Même à des kilomètres, les requins peuvent facilement repérer un banc de poisson ou un mammifère blessé. Leur ouïe capte des fréquences provenant de plus de 20 kilomètres. Les moteurs de bateau et les animaux blessés émettent des sons graves aisément perceptibles.

Le toucher

Tous les requins possèdent une ligne latérale de capteurs qui court sur les côtés du corps et sur la tête. Ces capteurs enregistrent les différences de pression de l’eau. On peut dire, d’une certaine façon, que le requin « touche à distance ».

Le goût

Les requins possèdent des papilles dans la gueule. Ils recrachent d’ailleurs les aliments qu’ils n’aiment pas. Mais ils ont également des papilles sur le dos, qui leur permettent de connaître la composition chimique et la quantité de sel de l’eau.

La vue

La vue reste le point faible des requins, même si l’on sait à présent qu’elle est proche des autres vertébrés. C’est la panoplie de tous ces sens, couplée au fabuleux avantage que leur procurent les ampoules de Lorenzini, qui fait des requins des animaux fascinants, et des chasseurs remarquables.

Découvrez les requins comme vous ne les avez jamais vus !

Crédits photo : Unsplash.com 

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