dans Requins
Depuis novembre 2014, et après une longue et mortifère attente, le programme pour l’environnement des Nations-Unies (UNEP) a finalement inclus dans la Convention sur la conservation des espèces migratrices de la faune sauvage (CMS), six espèces de requins migrateurs.
On trouve dorénavant dans cette liste : le requin-renard pélagique (Alopias pelagicus), le requin-renard à gros yeux (Alopias superciliosus ), le requin-renard commun (Alopias vulpinus), le requin soyeux (Carcharhinus falciformis), le grand requin-marteau (Sphyrna mokarran), et le requin-marteau halicorne (Sphyrna lewini). Ces requins migrateurs étaient menacés, chassés pour leur chair et leurs ailerons qui se vendent à prix d’or sur les marchés asiatiques, notamment, mais ils étaient également les victimes collatérales de la pêche industrielle.
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Cette protection est importante car : d’une part elle devrait contribuer à la sauvegarde de ces espèces menacées et mettre fin à leur funeste sort, et d’autre part, parce que ces poissons sont les garants de la stabilité de l’écosystème marin et de la faune locale de nos fonds marins.
Une décision historique applaudie par les défenseurs de l’environnement
Cette décision prise le 9 novembre 2014 à l’occasion de la 11ème conférence des parties (la COP) et du traité de la CMS rassemblées à Quito en Equateur a été applaudie par les défenseurs des requins migrateurs et mis un terme aux pressions multiples exercées par les lobbys de pêcheurs chinois et japonais.
La convention sur la conservation des espèces migratrices de la faune sauvage (CMS), est un traité international qui se donne pour objectif de protéger la faune sauvage sur toutes ses voies de migration. 120 États sont aujourd’hui membres du traité initié en 1979. Parmi les autres espèces de la faune marine protégées, on trouve également des baleines, des raies, etc.
Les participants, notamment les représentants politiques des États signataires, les représentants du secteur de la pêche et les ONG, ont adopté un nouveau plan de conservation des espèces migratoires. Celui-ci met l’accent sur une collaboration internationale mieux règlementée afin de pouvoir protéger ces espèces sur l’intégralité de leur parcours migratoire.
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Une protection motivée avant tout par l’urgence
La première motivation, c’est le cri d’alarme poussé conjointement par les communautés scientifiques, les spécialistes des fonds marins et les défenseurs de l’environnement. Selon une évaluation d’experts de requins de l’IUCN SSC, publiée en janvier 2014, menée sur plus de 1000 espèces de requins et de raies, environ un quart seraient menacées d’extinction. Le déclin alarmant des populations de requins et les risques liés à l’éco-système marin ont agi comme un déclic et ont incité les acteurs internationaux à établir un plan d’action.
Les différences de règlementations entre les états ont facilité l’extermination de ces espèces menacées. La communauté internationale a progressivement pris la mesure de ces failles et s’est engagée sur un plan d’action commun. En parallèle, se développaient des structures pour une meilleure coordination internationale, en vue d’améliorer les moyens de protection des requins migrateurs. Le droit a validé ce que les scientifiques clâmaient haut et fort depuis des années. Cette reconnaissance est cruciale car, sans elle, il n’existe aucun moyen d’agir contre les contrevenants.
Les bénéfices et les limites de cette protection
Avec cette nouvelle convention, tous les pays signataires dont les frontières englobent des routes migratoires devront coopérer pour une meilleure conservation et protection des habitats sous-marins. Cela signifie également qu’ils devront combattre toute activité menaçant ou empêchant la migration.
En théorie, ces 6 espèces de requins devraient devenir intouchables. Dans la réalité, les spécialistes sont bien conscients que certaines zones de non-droit demeureront, que les lobby de pêcheurs puissants trouveront certainement ces zones pour décharger leur pêche illégale ou que certains fabricants de médicaments (qui utilisent par exemple le cartilage de requin pour lutter contre l’arthrite) trouveront des biais pour obtenir le précieux ingrédient.
Cette convention est importante et fera date car elle devrait aider à une prise de conscience plus responsable de l’environnement : les ressources de la mer n’appartiennent pas aux pêcheurs et marchands. Elle sont un trésor de l’humanité, et leur préservation est la responsabilité de tous.
Nous vivons aujourd’hui une époque de transition vers des modèles de sociétés plus durables, plus respectueux et plus humains. Si les pêcheurs continuent d’être aveuglés par la perspective de profits, les consommateurs ont un véritable pouvoir : celui de refuser ces massacres et cette dilapidation de notre patrimoine en ne consommant plus de produits fabriqués à partir d’espèces protégées.
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Crédits photo : unsplash.com (Nadine Shaabana)